Retour sur la journée d’étude sur la justice restaurative

Le 2 juin dernier, l’ENPJJ organisait une journée d’étude : « La justice restaurative des mineurs : quelle place aujourd’hui » ?

Retour sur la journée d’étude sur la justice restaurative

Le 2 juin dernier, l’Ecole nationale de protection judiciaire de la jeunesse organisait une journée d’étude : « La justice restaurative des mineurs : quelle place aujourd’hui ? »

Le service de la recherche et de la documentation (SRD) de l’Ecole nationale de protection judiciaire de la jeunesse (ENPJJ) a organisé, le 2 juin 2016, une journée d’étude consacrée à une thématique forte pour l’institution. « La justice restaurative des mineurs : quelle place aujourd’hui ? ».

Préparer les professionnels à la pratique de la justice restaurative

« Une expérience réussie de justice restaurative a quelque chose de particulièrement revalorisant tant pour l'auteur que pour la victime ». Rosemonde DOIGNIES, directrice générale de l'ENPJJ« La justice restaurative tient une place particulière dans nos débats, dans nos échanges, dans nos travaux d'émulation collective », a déclaré Rosemonde DOIGNIES, directrice générale de l’ENPJJ, au cours de l’allocution d’ouverture de cette journée. « Une expérience réussie de justice restaurative a quelque chose de particulièrement revalorisant tant pour l'auteur que pour la victime ». Au sein de la Protection judiciaire de la jeunesse (PJJ) et plus généralement en France, le concept s’inscrit encore dans une phase expérimentale mais s’avère prometteur. 

« Les éléments de doctrine institutionnelle sur la justice restaurative doivent encore se préciser pour irriguer, en la matière, les process de formation professionnelle ». Au-delà de la sensibilisation, l’objectif principal de cette journée aura été de préparer les professionnels à la pratique de cette justice restaurative.

« Au regard de l’intérêt que présente ce dispositif et des expérimentations étrangères et conduites par la DAP, la DPJJ souhaite créer une mesure dédiée, adaptée à la spécificité du public mineur », a annoncé Cécile LALUMIERE, chef du bureau des méthodes et de l’action éducative au sein de l’administration centrale de la PJJ. « Cela implique une réflexion de fond sur les pratiques des services, puisque la justice restaurative est construite sur un paradigme différent de celui qui sous-tend l’action éducative pratiquée au sein de nos services ».

Là où l’action des services de la PJJ est centrée sur le mineur auteur, sur les faits et sur son environnement familial et social, la justice restaurative adopte une posture moins focalisante pour concilier auteur, victime et société civile

Au cours de la matinée, Robert CARIO, professeur émérite de criminologie à l’université de Pau et des Pays de l’Adour et président de l’Institut Français pour la Justice Restaurative (IFJR) est intervenu sur l’opérationnalisation de la justice restaurative en France.

Au cours de la matinée, Robert CARIO, professeur émérite de criminologie à l’université de Pau et des Pays de l’Adour et président de l’Institut Français pour la Justice Restaurative (IFJR) et Jessica FILIPPI, chercheure en criminologie à l’ENPJJ sont respectivement intervenus sur l’opérationnalisation de la justice restaurative en France et l’expérimentation de cette dernière dans le cadre de l’article 12-1 de l’Ordonnance de 1945.

 

Les interventions de l’après-midi ont concerné des témoignages et retour d’expériences émanant de Belgique. « Un modèle pour nous dans la mise en œuvre de la justice restaurative », précisera Robert CARIO lors de la cérémonie de clôture.

« La justice restaurative n’est pas la panacée, c’est un outil parmi d’autres ». Un outil  non seulement destiné à améliorer la réintégration effective et durable des personnes en souffrance, mais aussi à enrichir, dans la transdisciplinarité, les missions des professionnels.  Cette journée aura été l’occasion, outre de distinguer modèle de justice restaurative et mesure de réparation, d’initier une réflexion spécifiquement dédiée à ce concept majeur, inscrit dans le plan national de formation de la Protection judiciaire de la jeunesse.