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Tables-rondes, vernissage, représentation théâtrale, près de 150 participants étaient présents pour cette après-midi consacrée aux mauvaises filles.
Retour sur l’après-midi des mauvaises filles à l’ENPJJ
Le mardi 8 mars 2016, l’Ecole nationale de protection judiciaire de la jeunesse a été le théâtre d’une après-midi consacrée aux mauvaises filles. Les tables-rondes, le vernissage et la représentation théâtrale auront rassemblé près de 150 participants.
A l’occasion de la journée internationale de la femme, l’Ecole nationale de protection judiciaire de la jeunesse (ENPJJ) a rassemblé près de 150 participants au cours d’une après-midi consacrée aux mauvaises filles. « Une thématique percutante et captivante », comme l’a rappelé Rosemonde DOIGNIES, directrice générale de l’ENPJJ, au cours de l’allocution d’ouverture de cette demi-journée, portée par le Centre d’exposition historique de Savigny-sur-Orge et de nombreux partenaires, institutionnels et universitaires.
Deux tables-rondes, le vernissage de l’exposition « Mauvaises filles – Déviantes & Délinquantes 19e / 21e siècles » ainsi qu’une représentation théâtrale auront été au menu de cette journée au « programme alléchant », comme l’a évoqué Véronique BLANCHARD, responsable du centre d’exposition et commissaire de l’exposition. Sexualité, violence, prostitution, ou encore folie auront pimenté cette manifestation.
Tania DE MONTAIGNE, décrite comme une « brillante touche-à-tout », journaliste, romancière, auteure et plus récemment chanteuse, a fait office de grande témoin au cours de la première partie de la demi-journée. Deux tables-rondes ont permis de s’interroger sur la sexualité réelle ou supposée de ces mauvaises filles et sur le paradoxe qui découle de la perception qu’a la société à leur égard : faut-il les protéger ou s’en protéger ?
A travers les portraits romancés de jeunes filles du 19ème siècle à aujourd’hui et narrés par David NIGET (historien), Stéphanie RUBI (sociologue), Jean-Jacques YVOREL (historien) et Véronique BLANCHARD, la première table-ronde, animée par Mathias GARDET (historien), délivre des témoignages de vie révélateurs des conditions de traitement de ces jeunes filles de l’époque. De Farida, la crapuleuse des années 2000, à Elise, fugueuse de 9 ans en 1859, l’apport de Tania DE MONTAIGNE en la matière s’illustre par ses interventions consacrées au cas de Claudette COLVIN, figure du Mouvement des Droits Civiques dans les Etats-Unis des années 50 et héroïne de son dernier roman, Noire.
Animée par Gisèle FICHE (présidente de l’AH-PJM), la seconde table-ronde, consacrée à la sexualité de ces mauvaises filles, parfois simples jeunes filles mères, a permis d’apporter un éclairage historique, sociologique et juridique sur la maternité, la question du genre ou encore la prostitution à travers les regards croisés de Régis REVENIN (historien), Antoine RIVIERE (historien) et Hélène DUFFULER-VIALE (juriste). Une vision en décalage avec la réalité contemporaine, où la sexualité, considérée comme « une avance sur mariage », entraine ces jeunes filles mères sur des trajectoires difficiles, où peuvent se mêler déshonneur, bannissement, infanticide ou encore abandon. Travaillées par un très puissant désir de conformité, ces jeunes filles, venues « se débarrasser du fruit de leur inconduite », essayent « de se racheter pour se réintégrer dans la bienséance, après avoir été mises au ban » de la société. Une façon de « reconstruire un fil de conformité », expliquera Tania DE MONTAIGNE.
Les échanges animés de ces tables-rondes ont laissé place au vernissage de l’exposition « Mauvaises filles – Déviantes & Délinquantes 19e / 21e siècles » au sein de l’espace Maryse Vaillant de l’ENPJJ. Originale et interactive, elle délivre des clés de compréhension sur la question du regard posé sur la déviance juvénile par la justice et la société. La soirée s’est achevée sur une représentation théâtrale de la compagnie Le Théâtre du fil, « Les mauvaises filles », inspirée de l’exposition.
L’exposition sera visible à l’ENPJJ jusqu’au 29 avril puis déménagera à l’université Lille 2, où se tiendra une journée de clôture de l’exposition sous la forme de conférences-débats.