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Le 1er juillet 2025, l’Université Paris-Est Créteil a accueilli une formation à destination des professionnels de la protection judiciaire de la jeunesse du Val-de-Marne sur l’usage et les pratiques des réseaux sociaux par les jeunes de la PJJ.
Val-de-Marne : Retour sur la formation sur les usages des réseaux sociaux des jeunes
Apprendre pour mieux comprendre et accompagner les mineurs en conflit avec la loi
Le mardi 1er juillet 2025, la direction interrégionale de la Protection Judiciaire de la Jeunesse Île-de-France et Outre-Mer (DIRPJJ IDF-OM), la direction territoriale PJJ du Val-de-Marne (DTPJJ 94) et le Pôle Territorial de Formation Île-de-France Outremer (PTF IDFOM) de l'École nationale de protection judiciaire de la jeunesse (ENPJJ) ont organisé une formation inédite à destination des agents du territoire. Face à l’évolution rapide des pratiques numériques chez les jeunes, il est essentiel pour les professionnels de la PJJ de s’adapter aux nouveaux usages des réseaux sociaux et à leurs dérives, afin d’accompagner au mieux les mineurs et leurs familles.
La formation s’est tenue à l’université Paris-Est Créteil et a réuni des intervenants aux profils complémentaires, afin d’apporter une vision interdisciplinaire : socionumérique, judiciaire, psychologique et éducative. L’objectif était de permettre aux professionnels de mieux soutenir les parents dans l’accompagnement numérique et de former les adolescents à des usages responsables.
Les réseaux sociaux, entre opportunités et risques
En introduction, Caroline Lapene, directrice territoriale de la DTPJJ 94, a rappelé l’importance de s’approprier ces nouveaux enjeux. Mohammad Abdel Hamid, enseignant en communication et sociologue du numérique, a ouvert la journée en insistant sur la nécessité de ne pas diaboliser les réseaux sociaux, mais de comprendre que leur utilisation par les mineurs n’est jamais anodine. Il a dressé un panorama des plateformes les plus utilisées (Snapchat, Instagram, TikTok, Azar…) et souligné leurs aspects positifs : création de liens, exploration de l’identité, développement de compétences. Il a aussi alerté sur les risques : frontière floue entre vie privée et publique, addiction, isolement, exposition aux comparaisons sociales, désinformation et pression sociale.
Les réseaux sociaux à la lumière du droit
Lilitt Khangeldian, vice-procureure de la République et cheffe de la division des affaires familiales et des mineurs au Tribunal Judiciaire de Créteil, a ensuite abordé les réseaux sociaux sous l’angle juridique. Elle a présenté les méthodes d’investigation, de protection et de prévention face à la cyberviolence, détaillant les infractions les plus fréquentes sur le territoire, les profils des jeunes concernés et les modes opératoires des réseaux criminels exploitant les mineurs. Raids numériques, sexting, grooming, doxing : autant de phénomènes qui nécessitent une vigilance accrue et une adaptation constante du droit pénal. Elle a souligné l’importance de comprendre les motivations des auteurs (pression sociale, vengeance, « amusement ») pour mieux accompagner les jeunes dans le développement de leur esprit critique. Elle a également noté une augmentation des signalements sur des plateformes comme malveillance.gouv, et rappelé que les filles sont plus exposées au harcèlement en ligne. A ce sujet, la vice-procureure a tenu à souligner :
« Aujourd’hui, on n’a pas plus de violence mais des formes de violences qui ont évoluées ».
Prévention et accompagnement : le rôle des professionnels
L’après-midi a été consacrée à une approche éducative et psychologique, animée par Vanessa Lalo, psychologue spécialiste des pratiques numériques, et Axelle Desaint, directrice du programme national « Internet Sans Crainte ». Leur intervention a porté sur l’éducation à des usages éclairés et responsables du numérique, l’accompagnement éducatif des jeunes et la prévention des risques pour la santé mentale. Elles ont proposé des pistes concrètes pour redonner du pouvoir d’agir aux jeunes face aux algorithmes, travailler leur orientation professionnelle à partir de leurs centres d’intérêt numériques, et utiliser des leviers éducatifs adaptés pour prévenir les dérives.
À partir de cas concrets issus d’applications populaires (Snapchat, TikTok, Telegram, Onlyfans…), elles ont illustré les enjeux liés à la protection des données, à l’exposition à des contenus inappropriés et au langage spécifique des jeunes sur ces plateformes (streak, ghoster, edit, fisha, FOMO, grooming…). Leur intervention a mis en avant l’importance du lien entre éducation au numérique et santé, et la nécessité de doter les professionnels de la PJJ d’outils pratiques pour accompagner les jeunes et leurs familles au quotidien.
Cette journée de formation a permis aux agents du Val-de-Marne de renforcer leurs connaissances et leurs compétences pour mieux comprendre, prévenir et accompagner les usages des réseaux sociaux des jeunes suivis par la PJJ.