L’ENPJJ partenaire du colloque « Les processus de désistance : une perspective comparative »

Les 28 et 29 septembre 2017, un colloque sur le thème de la désistance a rassemblé près de 150 personnes à l’Hôtel de ville de Paris.

L’ENPJJ partenaire du colloque « Les processus de désistance : une perspective comparative »

Les 28 et 29 septembre 2017, un colloque sur le thème de la désistance a rassemblé près de 150 personnes à l’Hôtel de ville de Paris.

Les 28 et 29 septembre 2017, l’Hôtel de ville de Paris a accueilli près de 150 personnes dans le cadre d’un colloque intitulé « Les processus de désistance : une perspective comparative ». Cette manifestation, organisée par le Centre de recherches Sociologiques sur le Droit et les Institutions Pénales (CESDIP) en partenariat avec l’université de Sheffield (Royaume-Uni), s’inscrit dans le cadre du Groupe Européen de Recherche sur les Normativités (GERN). Le colloque a été organisé avec la participation de la Mission de recherche Droit & Justice ainsi que de l’École nationale de la magistrature (ENM), de l’École nationale de protection judiciaire de la jeunesse (ENPJJ), de la Mairie de Paris et de l’administration pénitentiaire.

A la tribune, se sont succédés une dizaine d’universitaires ayant travaillé sur la question au Royaume-Uni, en Irlande, en Suisse, et en France. Les recherches sur la désistance se sont en effet d’abord développées dans les pays anglo-saxons, et plus récemment sur le vieux continent.  En dépit de son caractère très scientifique, le colloque ayant vocation à faire le point sur l’état de la recherche et à discuter des travaux récents dans une perspective comparative, il a réuni de nombreux professionnels du monde judiciaire : magistrats, personnels de l’administration pénitentiaire et de la Protection judiciaire de la jeunesse (PJJ).

Définie comme le désengagement progressif de pratiques délinquantes, la désistance intéresse évidemment les pratiques judiciaires, même si elle se distingue de la lutte contre la récidive qui est l’objectif habituellement poursuivi par les institutions pénales.

La notion de désistance invite à changer de perspective et à envisager la personne ayant commis des actes de délinquance davantage sous l’angle de ses ressources plutôt que sous l’angle du risque. Elle  resitue l’individu comme acteur principal de son parcours et de la sortie de délinquance (« the offender is doing the desisting » selon la formule d’Anthony BOTTOMS de l’université de Cambridge).

Il s’agit d’un processus complexe, non linéaire, qui échappe en grande partie aux institutions et qui est le fruit de multiples facteurs : des facteurs internes et externes qui se combinent différemment selon l’environnement socio-économique et socio-culturel, le milieu ethnique, le fait d’avoir été soi-même victime.

Dès lors, cette notion invite à questionner l’intervention socio-judiciaire qui est perçue au pire comme un obstacle (notamment en raison du poids des antécédents), au mieux comme un catalyseur favorisant le changement de trajectoire, cette intervention n’étant jamais autant efficace que lorsqu’elle s’inscrit dans une relation interindividuelle de qualité et un lien de confiance.

La désistance fera l’objet de développements ultérieurs dans le cadre de sessions de formation organisées par l’ENPJJ, pour les professionnels de la PJJ (en mars 2018) comme pour les partenaires extérieurs (en novembre 2018).