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Une journée d'études sur les dérives sectaires liées à l'Islam s'est tenue le 5 juin à la Faculté de Toulouse.
Journée d'études sur les dérives sectaires liées à l'Islam
Le 5 juin dernier était organisée, à la faculté de Droit de Toulouse, une journée d’études sur les dérives sectaires liées à l’Islam. Animée par Dounia Bouzar, directrice du Centre de Prévention des Dérives Sectaires liées à l’Islam (CPDSI), anthropologue du fait religieux et ancienne éducatrice de la protection judiciaire de la jeunesse (PJJ), cette journée a réuni plus de 800 professionnels de la PJJ, de l’éducation Nationale, de la gendarmerie, du conseil départemental, des magistrats, des agents de la préfecture…
« La radicalité a toujours existé, mais nous assistons à une individualisation de l’embrigadement. Aujourd’hui le discours et les techniques employés par l’islam radical peuvent faire basculer des familles très diverses, de classes sociales et de convictions différentes », a précisé Dounia Bouzar lors de sa présentation détaillée des processus d’embrigadement et de la métamorphose opérée chez le jeune.
98 % du discours de l’islam radical passe par internet
Phénomène inédit, l’endoctrinement se fait principalement et dans un premier temps par voie virtuelle. Après avoir séduit sa victime, le réseau djihadiste persuade le jeune de l’existence d’un complot mondial, des plus forts contre les plus faibles. De vidéos en vidéos, il va finir par rejeter le monde réel et s’opposer à tous ceux qui pensent différemment de lui. Dès lors, le jeune est prêt pour le grand départ en Syrie ou en Irak.
Remobiliser le jeune en tant qu’individu
Pour sortir ces victimes de l’endoctrinement, Dounia Bouzar a développé une méthode de «désembrigadement» qui consiste, en premier lieu, à ré-affilier le jeune à sa famille et à ses proches, à partir des souvenirs d’enfance. Une fois le jeune réceptif, il participe à des réunions collectives. Un scénario est réfléchi en amont afin de l’amener à réaliser les effets de cet embrigadement. Vient, ensuite, le temps d’une reconstruction douloureuse où les relais et les partenariats doivent entrer en scène.
Cette journée a préalablement été introduite par plusieurs représentants institutionnels, dont la directrice du pôle territorial de formation Sud de la PJJ, la directrice inter-régionale Sud de la PJJ, la référente laïcité et citoyenneté de l’École nationale de protection judiciaire de la jeunesse, la rectrice de l’académie de Toulouse et le président de l’université de Toulouse 1 Capitole.
« Il nous est nécessaire de mieux comprendre ces phénomènes qui peuvent avoir des conséquences tragiques, de revisiter nos modes de prise en charge au regard de ces questions, de réfléchir, d’échanger et de partager nos expériences », a précisé Nicole Lorenzo, directrice inter-régionale Sud de la PJJ lors de son discours d’ouverture.
Cette formation a été organisée par le pôle territorial de formation Sud de la PJJ, en collaboration avec la direction inter-régionale, la préfecture de Midi-Pyrénées et le ministère de l’Éducation Nationale, de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche. Elle vient compléter une formation continue sur les dérives sectaires, proposée par l’École nationale de protection judiciaire de la jeunesse, dont l'objectif est de mieux appréhender les mécanismes à l’œuvre dans les processus de radicalisation (consulter l'article sur la journée d'études liées à la prévention de la radicalisation du mardi 14 avril).
« Nous devons, face à la menace terroriste, prendre toutes les mesures nécessaires tout en respectant les libertés individuelles », a précisé le préfet de la région Midi-Pyrénées lors du discours de clôture.