Hommage à Jacques Bourquin

Les professionnels de l’ENPJJ ont appris avec tristesse la disparition de Jacques Bourquin, fin janvier 2025. Ancien éducateur (promotion 1959-1961) et directeur à la Protection judiciaire de la jeunesse, cette personnalité s’est érigée en pionnier pour l’histoire de la justice des mineurs.

Hommage à Jacques Bourquin

Les professionnels de l’ENPJJ ont appris avec tristesse la disparition de Jacques Bourquin, fin janvier 2025. Ancien éducateur (promotion 1959-1961) et directeur à la Protection judiciaire de la jeunesse, cette personnalité s’est érigée en pionnier pour l’histoire de la justice des mineurs.

Un parcours dans la naissante Éducation Surveillée … 

Après avoir suivi des études en criminologie, Jacques Bourquin entre en formation d’éducateur de l’Éducation Surveillée à Vaucresson. Il fait notamment la connaissance d’Henri Michard, fondateur et directeur de centre de formation. La première année de formation se révèle importante pour lui car il découvre d’abord un métier et aussi toute une ouverture intellectuelle et complexe au sujet de la jeunesse en difficulté(s). Sa première expérience professionnelle se déroule au centre d’observations de Savigny/Orge, puis il découvre le milieu dit ouvert qui est en cours de construction. « Tout était à inventer » dit-il. Il sera ensuite titularisé dans un centre d’observations à Bures-sur-Yvette. 
Tout en restant en contact avec Henri Michard, il reprend des études en criminologie. Il sera nommé délégué à la liberté surveillée au Tribunal de Versailles jusqu’en 1968 avant d’être recruté en qualité de formateur au centre de formation de Vaucresson dans un contexte où les promotions prennent chaque année une plus grande ampleur. Il poursuit en 1978/80 ses études en sciences de l’éducation et en psychologie concomitamment. En 1989, il est nommé directeur du service d’études à Vaucresson jusqu’à sa retraite en 1998.

… en passeur d’histoire de la justice des mineurs 

Jacques Bourquin passionné d’histoire pour lui-même appréhende sa nouvelle institution par ce prisme pour mieux la comprendre. Il se penche au contact d’Éric Pierre, sur les origines de l’éducation surveillée avant 1945. Il introduit dès la fin des années 70 les enseignements d’histoire en formation de jeunes professionnels pris eux-mêmes dans une institution alors en construction. Il fonde en 1991 l’Association pour l’histoire de la protection judiciaire des mineurs (AHPJM) encore en activité aujourd’hui. Il cherche à associer le plus grand nombre à cette histoire si particulière. La revue « le temps de l’histoire » devenue la « revue d’histoire de l’enfance irrégulière » (RHEI) poursuit le même objectif. Il sera rédacteur en chef aux côtés notamment de la regrettée Gisèle Fiche. Bien entendu, il sera le premier protecteur et promoteur des archives de la quotidienneté professionnelle. Il lègue le précieux « fonds Jacques Bourquin », toujours exploité par l’AHPJM et progressivement mis en ligne dans la bibliothèque en ligne Criminocorpus.  Il sera aussi l’un des instigateurs de la création du centre d’exposition historique de Savigny-sur-Orge. 

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