« D’après Guernica » : Pablo Picasso inspire les jeunes de la PJJ

Le 13 septembre, le vernissage de l’exposition « D’après Guernica » a inauguré l’ouverture de la saison culturelle de l’ENPJJ.

« D’après Guernica » : Pablo Picasso inspire les jeunes de la PJJ

Depuis 13 septembre, l’ENPJJ accueille l’exposition « D’après Guernica ». Le vernissage a inauguré l’ouverture de la saison culturelle de l’Ecole.

« En fait Guernica, on pourrait l’appeler le Bataclan ! »

Depuis le mardi 13 septembre 2016, le site central (Roubaix – Nord) de l’Ecole nationale de protection judiciaire de la jeunesse (ENPJJ) accueille l’exposition « D’après Guernica », inspirée du tableau éponyme du peintre Pablo PICASSO. Le vernissage de cette production issue de l’Unité Educative d’Hébergement Collectif (UEHC) d’Arras (Pas-de-Calais) a rassemblé près d’une centaine de personnes. Professionnels de l’Ecole et de la Protection judiciaire de la jeunesse (PJJ), stagiaires éducateurs et directeurs, élèves de la classe préparatoire intégrée, ils étaient nombreux à parcourir les couloirs de l’Ecole à la recherche de cette œuvre morcelée et porteuse de sens.

«  Pablo PICASSO aura passé sa vie artistique à chercher la touche pure et expressive que seuls les enfants détiennent encore » a déclaré Rosemonde DOIGNIES, directrice  générale de l’ENPJJ. « Il convoque par-là, sans doute, en chacun de nous, le plus profond de notre humanité tant dans sa force que dans sa fragilité. »  Benoist JOLLY, responsable des politiques institutionnelles (RPI) au sein de la Direction Territoriale du Pas-de-Calais de la PJJ, a salué « le travail de médiation et de création conduits par les éducateurs et les jeunes de l’UEHC d’Arras » et leur réflexion « sur la violence, les émotions, le vivre ensemble et la citoyenneté ».

Alice CARDON, éducatrice au sein de l’UEHC d’Arras et porteuse de ce projet de longue haleine, raconte avec émotion cette démarche de médiation culturelle qu’elle aura animée pendant près de 5 ans, orientée sur la gestion des émotions et la non-violence. Alice CARDON, éducatrice au sein de l’UEHC d’Arras et porteuse de ce projet de longue haleine, est ensuite revenue sur cette « parenthèse éducative, différente de la vie quotidienne ». Elle raconte avec émotion cette démarche de médiation culturelle qu’elle aura animée pendant près de 5 ans, orientée sur la gestion des émotions et la non-violence. Une démarche qui s’est enclenchée et achevée sur la remarque d’un jeune pris en charge.  « Est-ce que vous êtes capable de faire un Picasso, genre Guernica ? » Une forme de défi, lancée à la volée, mais vaillamment relevée cinq années, 26,40 m² de toile, 10 litres de peinture et 78m² de bois plus tard, lorsqu’à l’issue d’un long processus de réflexion, de création, d’interrogation mais surtout d’éducation, la contemplation de l’œuvre aboutie a donné lieu à « En fait Guernica, on pourrait l’appeler le Bataclan ! ».

Cette production sera assemblée à la veille de 2017, en forme de commémoration à cette petite ville espagnole qui fut la cible d’un bombardement en 1937, mais surtout d’affirmation des valeurs de Liberté portées par la République. En complément de cette œuvre en noir et blanc, des photographies en couleur donnent à voir la Guernica d’aujourd’hui.

Une façon d’inviter à poursuivre la réflexion quant à « la dignité des espagnols en lutte et le devoir de toujours ramener l’Homme à son Humanité », écrit Frédéric PHAURE, directeur du service de la formation à l’Ecole, à l’origine de ces clichés. « Dans Gernika en ce jour d’août, le souvenir sommeille. Il faut alors l’entendre le silence terrible de l’oubli. Loin de Gernika pourtant, d’autres ravivent la flamme. Ils sont historiens, descendants de résistants, militants eux-mêmes. Ils sont aussi des adolescents du Pas-de-Calais, invités par leurs éducateurs à puiser dans la mémoire de tous les raisons d’éviter de nouveaux Gernika. »
Le vernissage de l'exposition "D'après Guernica" a également inauguré l’ouverture de la nouvelle saison culturelle de l’Ecole.

La culture à l’Ecole

L’événement a également inauguré l’ouverture de la nouvelle saison culturelle de l’Ecole. Comme tout service public de l’Etat, l’ENPJJ prend sa place dans l’effort national de développement culturel et de promotion de la culture :

  • Auprès des publics qui en sont le plus éloignés ;
  • Auprès des professionnels qui sont en charge de ces publics.

L’ENPJJ érige la culture comme vecteur de rencontres et de découvertes. Elle concourt à l’élévation de l’esprit. Porte ouverte vers la différence et l’altérité, la culture est considérée comme un facteur du bien-vivre ensemble. La programmation annuelle des activités du comité des affaires culturelles de l’Ecole poursuit le triple objectif :

  • De promouvoir la production d’artistes locaux et contemporains ;
  • De valoriser  les productions émanant des services de la PJJ, à l’instar de cette exposition ;
  • De soutenir matériellement et intellectuellement les projets d’élèves et de stagiaires, si le cas se présente.

Cette forme de soutien est considérée comme partie intégrante de l’instance de formation. « Ce  parti pris pédagogique conforte l’idée que, du montage d’un projet culturel jusqu'à sa mise en œuvre, le stagiaire s’approprie, d’une part, davantage son école mais aussi sera en capacité de reproduire cette démarche dans ses fonctions à venir », a rappelé Rosemonde DOIGNIES. « Et c'est en ce sens que, vous, chers stagiaires, à votre tour vous aurez à travailler avec chaque mineur pris en charge. Vous savez ou vous apprendrez  ici que l'action culturelle est facteur de cohésion sociale que la valeur éducative des médias culturels concourt à développer une pédagogie de la réussite, de valorisation des individus. »